Front social : Une mobilisation en demi-teinte des commerçants de Niamey les 16 et 17 Mars 2023 !

Le jeudi 17 mars 2023 et le jour suivant, trois syndicats, à savoir le Syndicat des Commerçants Importateurs, Exportateurs et Grossistes du Niger (SCIEGN), le Syndicat National des Agents de Transit (SNAT) et l’Association des Délégués des Commerçants des Marchés du Niger (ADCMN), ont appelé leurs militants à observer une grève. Celle-ci devrait conduire à l’arrêt des activités de tous les marchés du Niger pour 48 heures et toute autre en lien avec le commerce. Les revendications de ces trois structures ont été détaillées dans le préavis de grève sorti à cet effet. Elles sont au nombre de trois : « la facture certifiée, l’incivisme fiscal au cordon douanier et la mise en place d’un dispositif d’installation des kiosques destinés au commerce aux abords des carrefours et rondpoints… » Qu’en-a-t-il été du suivi de ce mot d’ordre de grève ? Détails.

Au niveau des trois syndicats concernés, on se félicite de la mobilisation autour de la grève. Ce satisfécit est loin de la réalité observée. En effet, plusieurs marchés ont fonctionné à moitié. ‘’La grève n’a pas été suivie comme celle de janvier’’ ; a constaté Souleymane. N, habitant du 5ème Arrondissement communal de Niamey qui donne la mesure de ce qu’il a vu au marché Harobanda : ‘’Ici, il y a eu des commerces ouverts, ce qui n’était pas le cas lors de la grève de janvier dernier lors de laquelle il n’y avait pas eu la moindre âme en activité’’. Même situation observée ailleurs notamment dans d’autres marchés de la capitale. Par contre au niveau du Grand Marché de Niamey, les boutiques sont restées fermées. Qu’est-ce qui peut bien expliquer ce recul dans la mobilisation des commerçants ? ‘’Si cette grève n’a pas été bien suivie, c’est parce qu’elle a pris une connotation politique, en ce que par exemple le président de la SCIEGN, Elhadji Sani Chékaraou est considéré à tort ou à raison comme un militant du principal parti d’opposition. Il n’a d’ailleurs jamais été en odeur de sainteté avec le régime actuel qui n’est pas de son bord politique’’, fait remarquer ce commerçant qui se reconnait de l’autre bord politique. D’où sa réticence à suivre cette grève, en dépit, selon lui de la pertinence, des revendications posées.

48 heures avant le déclenchement de cette grève, le Syndicat National des Commerçants du Niger, à travers son président Elhadji Samaïla Hatimou dit Maï Aya avait appelé ses camarades à se désolidariser de ce mouvement, affirmant que sa structure est en négociation avec le gouvernement sur les points de revendications ci-dessus évoqués et bien d’autres. ‘’Maï Aya et son syndicat sont à la solde du pouvoir’’, dénonce Salou. B, commerçant au Grand Marché qui lui se reconnait du SCIEGN. Vraisemblablement le communiqué du Syndicat National des Commerçants du Niger été pour quelque chose dans la démobilisation des commerçants, les 16 et 17 Mars 2023.

OUMAROU KANE

Partager l'article
Author: Mourya Niger