Niger-Mali : Les alarmistes n’ont jamais interrogé l’histoire !

La mutualisation des efforts et des moyens militaires, s’impose aux pays africains au regard des enjeux qui se dessinent. Depuis la visite de travail effectuée par le chef d’Etat Major général des forces armées nigériennes au Mali, certains alarmistes ignorants de la réalité du terrain, s’adonnent à des analyses alarmistes, fantaisistes, souvent accusatrices, sur les relations fraternelles, de bon voisinage, séculaires entre la République du Mali et la République du Niger.

Ces alarmistes méconnaissent la réalité historique des relations fraternelles, de bon voisinage, séculaires entre le peuple du Mali et le peuple du Niger. Le Niger et le Mali partagent une frontière de près de 800 km. Les citoyens de deux pays partagent les langues nationales africaines, à savoir, le Peul, le Tamachek, l’Arabe, le Sonrai-Djerma, le Haussa etc.

Pour rappel, le 25 décembre 1985, l’armée Malienne de Moussa Traoré avait lancé une offensive contre le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara, en raison d’un conflit frontalier sur la bande d’Agacher, riche en minerais. Les pyromanes extérieurs avaient surnommé ce conflit fratricide  » la guerre des pauvres« 

A l’époque, le chef de l’Etat du Niger, le général Seini Kountché, avait joué un grand rôle dans la médiation qui avait permis de mettre fin à cette deuxième guerre déclenchée après celle de 1974. Il n’est pas donc étonnant après quelques bourdes, quelques jougs oratoires, maladroits, quelques incompréhensions, regrettables, que le Niger renoue avec la République sœur Mali afin de lutter efficacement contre les terroristes, les narcotrafiquants et les bandits armés.

Le  Niger n’est pas une colonie française, les dirigeants politiques en période de guerre, pour réussir ont grand intérêt à écouter leurs chefs militaires et leur l’opinion publique. C’est ce qui s’est passé au Mali et au Burkina Faso. Ces dirigeants sont en phase avec leurs opinions publiques, qu’on le veuille ou pas les dirigeants du Mali et du Burkina Faso actuels tirent leur légitimité du peuple souverain dont ils ont le soutien.

Les élections générales constitutionnelles démocratiques quand elles sont truquées ne donnent jamais la légitimité à un dirigeant mais elles peuvent lui conférer une légalité qui par finir grâce à la mobilisation du peuple souverain tomberait  en désuétude.

La guerre contre les terroristes, les narcotrafiquants et les bandits armés ne peut se gagner sans la mutualisation des efforts, des moyens matériels, militaires et financiers des pays de Liptako Gourma en particulier et des pays africains en général. La France ne peut pas se substituer à nos forces de défense pour bien combattre l’insécurité.

Elle a des intérêts à défendre, elle n’a pas d’amis en Afrique, comme l’avait si bien dit le général De Gaulle. Les intérêts de la France ne convergent pas toujours vers les intérêts supérieurs des peuples souverains d’Afrique.

Il appartient aux dirigeants progressistes africains de faire entendre leurs voix, les voix de leurs peuples. Les dirigeants africains doivent mettre de côté les petites considérations idéologiques, s’occuper essentiellement des intérêts généraux des peuples africains.

Aucune puissance mondiale ex colonisatrice ou pas, ne viendra nous sortir de cette insécurité, il appartient aux forces de défense et de sécurité africaines de mutualiser leurs efforts, leurs ressources, communs pour faire face efficacement à l’insécurité.

Le monde tend vers le multipolarisme, aux dirigeants africains de profiter de cette opportunité mondiale pour trouver une solution alternative aux goulots d’étranglement que posent certaines puissances mondiales au décollage économique de l’Afrique.

L’Afrique doit s’unir ou périr

Le slogan : « L’Afrique aux africains ne doit plus être un vain mot mais de la réalité. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso, vivent les mêmes problèmes d’insécurité, la solution heureuse réside dans la mutualisation des efforts et des moyens.

Évidemment les collaborateurs du néo-colonialisme et du néo-impérialisme ne voient pas ce rapprochement d’un bon œil, ils naviguent à contre courant de l’histoire. Le peuple souverain africain aspire à la paix, au raffermissement des liens de fraternité et de bon voisinage.

Tout bon dirigeant africain qui souhaiterait survivre politiquement doit aller à la rencontre de la volonté de son peuple souverain. Les peuples souverains d’Afrique n’ont pas des problèmes entre eux, le mal viendrait de certaines puissances mondiales ex colonisatrices, qui manipulent certains dirigeants africains faibles d’esprit afin de créer les mésententes, les zizanies,  profiter pour divertir et continuer à piller les richesses africaines.

Il faudrait que cela cesse, une prise de conscience patriotique collective s’avère plus que nécessaire. Pour le moment rien ne présage que cette initiative de mutualisation des efforts, des moyens,  entre le Mali et le Niger, est un stratagème pour déstabiliser le Mali.

Le Mali a tenu tête à la France malgré la présence des forces armées françaises pendant neuf ans sur son territoire, ce n’est pas en dehors de son territoire que l’armée française pourrait utiliser un pays frère pour le déstabiliser. Nous ne croyons pas à ces genres d’initiatives périlleuses et dangereuses.

En effet, le Mali dispose des moyens de guerre le plus sophistiqués, son espace aérien est bien surveillé par un satellite russe en attendant le parachèvement de son propre satellite en construction.

Les pays membres de l’OTAN sont conscients de la force de feu dont dispose le Mali aujourd’hui. Toute tentative de la déstabilisation du Mali par le biais d’un pays voisin, exposerait la sous-région ouest-africaine dans une guerre froide aux conséquences désastreuses.

À notre humble avis, le Niger, le Mali et le Burkina Faso devraient poursuivre leur coopération militaire, dans un climat de confiance et de respect mutuel, pour faire face efficacement à l’insécurité grandissante dans la sous-région.

Certaines puissances mondiales n’ont aucun intérêt pour que ces trois pays s’entendent, d’où cette cabale contre ce rapprochement tant souhaité par les peuples lambda de la sous-région qui souffrent très gravement de cette insécurité dévastatrice, entretenue par certaines puissances mondiales. Chaque pays est libre du choix de son partenaire stratégique, mais cela n’exclut pas une coopération franche et honnête, pour faire face aux grands défis sécuritaires communs.

« L ‘Afrique doit s’unir ou périr « 

ISSOUFOU BOUBACAR KADO MAGAGI

Partager l'article
Author: Mourya Niger