Quand les visées politiques emportent sur le sentiment patriotique !

Au vu des réflexes désormais érigés en règle chez certains de nos concitoyens, dans tout ce qui tient à la lecture des liens de coopération entre le Niger et ses deux proches voisins sahéliens, le Mali et le Burkina Faso, il importe de souligner ce fait à la fois curieux et inédit, où des citoyens nigériens se font désormais les porte-étendards de la cause des putschistes qui gouvernent ces deux pays. La cause des putschistes, bien sûr pas la cause des peuples maliens et burkinabè qui ne les avaient ni invités sur la scène, ni lié un quelconque contrat social libre avec eux.

La récente visite du Chef d’Etat-major des Armées du Niger dans les différents pays du CEMOC (Comité d’Etat-major Opérationnel Conjoint) qui regroupe la Mauritanie, l’Algérie, le Mali et le Niger a été l’occasion pour ces sulfureux rongeurs du net pour rebondir sur les mêmes insanités qui constituent désormais leur cadre de prédilection.

La visite de notre CEMA fait suite à la réunion des experts militaires de l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger, tenue du 14 au 15 février 2023 à Niamey. Le Général de Division Salifou Mody, Chef d’État-major des Armées du Niger et président en exercice du Conseil des Chefs d’Etat-major des pays membres du CEMOC a entamé cette visite dans les différents pays de CEMOC afin d’échanger sur des méthodes de collaboration structurées dont, entre autres, du droit de poursuite de part et d’autres des frontières communes.

Et pourtant, c’était bien cette visite que des excités de l’autre côté ont saisi comme occasion pour insinuer qu’enfin le Niger se résout à aller vers le Mali dans le sillage de la recherche d’une solution efficace contre le terrorisme.

Pour eux, notre CEMA était allé au Mali par la force des choses, le Niger s’étant rendu à l’évidence qu’il ne peut rien entreprendre de probant sans la bénédiction d’un Mali passé maître dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. C’est véritablement dommage que des citoyens détestent leur pays jusqu’à ce point, sur fond d’un amour politique voué à un autre, fut-il un pays voisin, frère ou tout ce qu’on voudra.

Ce qui est sûr, même par rêve, les maliens et les burkinabè n’atteindront jamais cette dose toxique qui les conduirait à aimer le Niger plus que leur pays. Aucune logique, aucun sentiment communautaire ne pourra prendre le dessus sur le sentiment patriotique chez un être humain normal. Nous avons juste la preuve que certains de nos concitoyens font leur première expérience de l’opposition, une expérience dans laquelle aucun moyen n’est ménagé, et surtout une expérience dans laquelle ils ont toutes les difficultés pour grandir.

Pour eux, si le CEMA s’est rendu au Mali, il ne se rend qu’au Mali et pour la raison qui sonnerait mieux dans leurs oreilles et dans leurs cerveaux formatés pour la circonstance. C’est donc pour eux le lieu de saluer l’esprit de grandeur du colonel Assimi Goïta, pour avoir accepté par « africanité » de recevoir le CEMA d’un Niger noyé là où le Mali tient les choses d’une main de maître. C’est tout simplement dommage!

ASMANE SAADOU

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Author: Mourya Niger