L’Afrique, quand le système libéral impose un modèle de démocratie aux autres !

La pratique de la démocratie libérale enveloppant des pratiques culturelles exogènes et voire exotiques aux autre continents, en particulier l’Asie et l’Afrique, est mise en avant. Tous les États nations du globe doivent se démocratiser. L’ex-président américain, Georges Bush junior, va plus loin dans son discours au lendemain de l’attaque contre les Tours World Trade Center pour affirmer que soit on est avec l’Amérique ou soit on est contre elle. Si les leaders politiques au niveau des États nations ne se sont pas opposés ouvertement, leurs populations se sont implicitement révolutionnées.

Après l’invasion, respective, de l’Irak et l’Afghanistan qui a mis fin aux gouvernements de Saddam Hussein et des Talibans, les États-Unis et ses alliés, n’ont pas pu instaurer une démocratie libérale dans les deux pays. Certes les États rivaux de l’Ouest, en occurrence l’Iran et la Russie, se sont ingérés dans la résistance contre les occidents dans les deux pays cités mais, l’élément le plus catalyseur de mobilisation est la culture.

Le discours du président américain en 2001 a été bien exploité pour former la résistance. La phrase, ‘On va faire la croisade au terroristes’ est considérée comme l’annonce d’une guerre sainte car le mot ‘croisade’ renvoie à la guerre menée par l’Europe pour libérer Jérusalem au XIe Siècle.

La conquête ou l’invasion d’un pays se fait par la force militaire mais, il faut toujours une force discrète/douce pour l’occuper. La conquête et l’occupation de la péninsule de l’Arabie et le Maghreb par l’empire ottoman a été une Success Story à cause de la similarité de la religion de l’envahisseur et de l’envahi. Si les États-Unis avait appris la leçon de l’histoire. les images du Coran portant de croix en Irak ou les femmes afghanes dansantes en robe de soirée dans les boites de nuit n’auraient pas été diffusées sur les chaines des télévisons. L’échec de l’Occident en Irak et en Afghanistan est plus liéau manque de considération à la culture qu’à la force militaire.

La première puissance militaire mondiale ne peut, en aucun cas, battue par la force des armes. Le retrait des forces américaines de l’Irak et de l’Afghanistan ne peut pas être considéré de défaite militaire mais plutôt d’un manque de stratégie d’usage de la force discrète/douce.

L’émergence de la Chine, et surtout sa posture apolitique vis-à-vis des États, ont offert une opportunité d’auto-évaluation ou introspection aux leaders africains. Il a été constaté que l’Occident n’est plus le créancier qui peut financer leurs projets de développement. La Banque Mondiale est rivalisée par la Banque Chinoise destinée au financement international. La diplomatie de l’aide occidentale conditionnée est défiée par la gratitude chinoise.

Certains leaders africains, dont les futurs politiciens doivent certainement s’en inspirer, ont inscrit leur nom dans les annales de la Science Politique en ce qui concerne l’Afrique. Si Paul Kagame est une référence en Afrique de l’Est, la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est fier de la personne de Mouhamadou Issoufou qui a su dépasser la nature dominatrice du pouvoir politique et faire un choix salvateur pour le pays qu’il a servi.

Au niveau national, Président Issoufou aurait dû, comme l’ont fait certains de ses paires négocier un troisième mandat mais, il a préféré quitter la présidence. Cette première transition démocratique au Niger depuis son indépendance a pu éviter au pays une instabilité politique et, surtout de rendre le pays en champ de confrontation entre les globalistes/ Occident et leurs détracteurs.

Le Niger, peut-on dire sans erreur, est pour le moment le seul pays africain à avoir doté sa population d’un document de référence pour faciliter un retour aux valeurs culturelles héritées des ancêtres. L’Acte de Programme de Renaissance – aspect culturel, est un guide de reconquête et voire de résistance contre le projet de domination culturelle/impérialiste des globalistes. Cependant, le vrai challenge est la vulgarisation de ce document.

Dr. Mohammed D. UMATE

Spécialiste des Relations Internationales,

modzate2@gmail.com

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Author: Mourya Niger