Géopolitique Franco-africaine :Et si le Niger s’adjuge un partenariat du concret ?

Quand la France propose une nouvelle offre de partenariat

Dans la nouvelle offre de partenariat responsable assumé depuis Paris et projeté en direction de l’Afrique, le président français, Emmanuel Macron, précise clairement une chose. La France tire la leçon qu’elle ne peut pas assumer à elle seule les réponses aux défis de la gouvernance politique, par son interventionnisme au plan sécuritaire.

Si les projets politiques des dirigeants africains sont sérieux et crédibles, c’est la bonne occasion pour inviter à la réalisation d’un partenariat du concret au plan politique, économique et socioculturel. La diversification du partenariat tant prôné et par la France et par les décideurs africains pour se tourner vers d’autres horizons peuvent trouver un cadre de développement et d’épanouissement.

Pour contenir les exigences de la jeunesse africaine et française aujourd’hui, les offres peuvent être les mêmes. D’autant qu’elles tiennent les mêmes discours en Afrique et à l’hexagone en matière des retraites, de formation, d’emplois, de sécurité sociale, etc.

Au plan strictement sécuritaire, la plupart des États africains actuellement en maille avec les défis du terrorisme et ne sachant plus à quel saint se vouer galvaudent encore  le terme de diversification de partenariat, sans se fixer un but réel et des objectifs étudiés justifiés par un programme de gouvernement réfléchi et éprouvé en amont.

C’est la raison pour laquelle, ils n’aboutissent à aucun résultat concret et se heurtent plutôt à une dégradation continue de la situation sécuritaire et une aggravation de la vie des populations locales.

Cette absence de résultat aussi est mal assumée ou totalement refusée en recherchant et désignant forcément « un coupable idéal » qui n’est rien d’autre que la France et ses bases militaires en Afrique, comme si c’est elle seule qui dispose des militaires sur le continent africain. Pendant ce temps, les populations fuient les campagnes pour celles qui peuvent le faire, sinon elles sont obligées de payer des taxes et collaborer par la force dans les villages de la zone des trois frontières par exemple du côté du Mali et du Burkina Faso.

En désignant la France ainsi comme coupable idéal, les acteurs de la désinformation sortent du bois en intoxiquant et en affirmant leur «panafricanisme frelaté», pour soutenir le pays et en appeler à l’arrivée de la Russie via Wagner. Ce type de panafricanisme est celui du «Non à tout Blanc sauf les Russes».

La nouvelle géopolitique du monde, une opportunité pour les dirigeants sérieux et intelligents

De tous les temps, les grandes évolutions du monde sont marquées par des changements remarquables et des positionnements très souvent spectaculaires des dirigeants. C’est l’intelligence, qui gouverne la diversité et le contrôle de la richesse du monde.

Il n’y a donc pas place pour ceux, qui ne peuvent justifier d’une intelligence raffinée quelconque dans ce monde encore hypermoderne et hyper-connecté de part en part. Seuls ceux, qui détiennent un projet éprouvé peuvent opposer des arguments valables à la gouvernance même au plan mondiale, pour ainsi contribuer à la paix, à la sécurité et au bien-être de la société globale.

C’est la raison pour laquelle, le projet politique du Niger ou encore sa stratégie antiterroriste fondée sur le Pareto 80/20 et d’approche communautaire peut à elle seule une fois bien expérimentée et implémentée à l’échelle du Sahel ou de l’Afrique pourrait nécessairement prendre en compte tous les enjeux sécuritaires.

Au plan purement politique, la démocratie nigérienne d’approche de consolidation et d’alternance universelle pour le continent africain passe à la fois pour donner la chance à chaque citoyen africain de jouir de la démocratisation continue des sociétés et pour être un modèle de gouvernance visant progressivement à expurger l’Afrique des dictatures aussi militaires que civiles.

C’est le défaut de démocratisation des sociétés africaines post indépendance, qui est à l’origine des crises successives dommageables profondément au continent. Une société bien démocratisée est toujours caractéristique de meilleure redistribution des richesses.

Au plan socioculturel, le retard de l’Afrique ne s’explique pas seulement par le fait colonial français. Aujourd’hui encore, tout comme hier, si les dirigeants n’ont pas des idées novatrices pour se saisir de l’opportunité des grands changements en cours dans le monde, ce n’est pas le nouveau « partenariat Macronien » seulement, qui libérera le continent encore moins, le rejet des forces françaises et leur assistance technique dans les administrations africaines.

C’est plutôt des dirigeants visionnaires capables de porter les espoirs des peuples que l’Afrique attend. Les populations locales quant à elles attendent du concret face aux épreuves de l’insécurité, qui les tient en fuite, en colère, en désespoir de cause. Ainsi, le nouveau « partenariat Macronien » du concret gagnant-gagnant à la française, est la bienvenue. 

MOUSSA NAGANOU      

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Author: Mourya Niger