Gabon : «One foret sommit», se battre pour sauvegarder les forêts africaines, tout comme l’alternance démocratique !

Libreville, la capitale gabonaise accueille à compter du premier Mars  2023, le sommet de Haut Niveau sur la protection des forêts tropicales. Des sommités venues du monde entier accompagneront plusieurs Chefs d’État et de gouvernements. Le président français Emmanuel Macron, le congolais Denis Sassou Nguesso, l’Angolais Joao Lorenzo et le Centrafricain Faustin-Archange Touadera seront tous de la partie. Trois objectifs sont assignés à ce sommet de Haut niveau.

Le sommet devra tout d’abord faire un bilan sur la progression des connaissances et surtout la promotion de la coopération scientifique sur les écosystèmes forestiers. Ce sera l’occasion de penser à une stratégie de diffusion des connaissances sur les forêts qui en Afrique sont éloignées des populations, qui les couvrent très souvent du manteau de mysticisme.

Le second objectif concerne la promotion de chaînes de valeur durables dans le secteur forestier. Il est question ici d’évaluer toute la stratégie de production et commerciale, qui sous-tendent le bois, un produit tant prisé par des grandes firmes multinationales dont les retombées bénéficient peu aux pays qui hébergent ces forêts.

Enfin, la question du développement des sources innovantes de financement sera au cœur des débats. Elle vise à asseoir une stratégie basée sur l’entrepreneuriat, visant surtout la conservation de la biodiversité. La recherche du profit doit aussi préserver les forêts, en léguant ainsi un héritage aux générations futures.

La création des chaînes de valeurs vertueuses pour le bois assurera la création d’emplois et des revenus subséquents pour les gouvernements. Aussi, le secteur privé doit intervenir sur ce terrain pour assumer son   rôle entrepreneurial capital dans ce processus, avec des responsabilités mais aussi se saisir de nombre d’opportunités d’affaire.

Le Sommet de Libreville représente une réelle opportunité pour mettre en première ligne l’importance des communautés locales dans la préservation, la santé et la vitalité des écosystèmes des forêts tropicales. Mais à l’instar des multiples sommets sur le changement climatique, c’est encore et toujours les pays africains qui devront déployer une réelle stratégie empreinte de conviction, en vue de la préservation de sa biodiversité.

A cette fin, les stratégies concertées du continent africain, assorties de plan d’actions bien tracées devront servir à sauver ces forêts tombées depuis la colonisation entre les mains des multinationales, qui les pillent allègrement comme des vaches laitières intarissables. Au même titre que la lutte pour l’ancrage institutionnel vital des démocraties en Afrique, les décideurs du continent à tous les niveaux doivent vigoureusement se battre également pour la sauvegarde des forêts.  

Mais comme souvent, les États africains sont devenus friands de belles rencontres dont les résolutions finissent toujours dans les tiroirs, en abandonnant ainsi toute initiative réelle de changement. Face à une prise de conscience aiguë de la nouvelle génération, les décideurs africains n’ont plus droit à l’erreur.

ABOUBACAR SOUMAÏLA

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Author: Mourya Niger