Niger : Les maîtres du pays bientôt en conclave pour dénouer la crise politique !

Beaucoup attendent le rituel traditionnel de cérémonie de couronnement solennel du Général Abdourahmane Tiani devant le conseil constitutionnel et sous la reconnaissance de tous les ordres nationaux pour être investi Chef de l’Etat, pour impulser les actions de la Transition comme cela s’est passé partout en Afrique. Mais cela attend toujours, tout comme les frontières qui restent encore fermées sans un seul couloir humanitaire entre le Niger et les autres pays membres de la Cédéao.

En plus de la surprise du 5è coup d’Etat intervenu au Niger depuis le 26 Juillet 2023, le mystère qui se cache derrière les évènements en cours reste encore très grand. Certes, le pays doit continuer à fonctionner, expédier les affaires courantes et fournir le service public essentiel avec la prise en main des plus hautes institutions de l’Etat, ainsi que l’administration publique, surtout avec la nomination du gouvernement.

Mais, il faut alléger le poids de l’embargo économique et commercial imposé par la Cédéao au Niger et déjà mis à exécution via la fermeture des frontières terrestres pour asphyxier le pays, à la suite du coup d’Etat, tout comme la menace d’intervention militaire de celle-ci pour rétablir l’ordre constitutionnel ancien sont jugés par les populations et les spécialistes des instruments juridiques régissant l’institution communautaire régionale Ouest africaine d’être excessifs, inédits, inhumains et illégaux. En cause, la Cédéao aura dépassé les disposition de ses propres textes, selon le protocole additionnel visé relatif à « la démocratie et la bonne gouvernance ».

Les conséquences ces sanctions sont réelles aujourd’hui sur la vie des populations aussi bien du Niger que celles des autres pays membres de la Cédéao non visés par les sanctions. Les conséquences sont énormes et par leur gravité n’ont même pas laissé la possibilité d’un couloir humanitaire pour l’acheminement des produits pharmaceutiques, l’électricité, le service humanitaire et sanitaire.

Des graves sanctions, qui posent les prémices d’un précédent dangereux pour l’avenir de l’institution communautaire régionale, parce que les conséquences fâcheuses se retournent même contre les pays ayant engagé celles-ci. Au Nigéria par exemple, le Sénat tout comme les Oulémas et d’influentes personnalités dans le milieu économique et de la chefferie traditionnelle s’y sont énergiquement opposés à ses sanctions comme à la menace d’intervention militaire.

Un sénateur nigérian évalue les conséquences multiples de l’intervention militaire de la Cédéao en 1997-1998 dans la guerre civile en Sierra Léone. C’était sous la bannière du Nigéria que la force régionale ECOMOG est entrée en Sierra Léone, dans un pays complètement dévasté par la guerre civile pour chasser les rebelles et réinstaller le président Ahmed Tidjan Kaba déjà en exil avant de passer la main aux forces onusiennes.

Quelques deux mille militaires nigérians perdus et plus de 8 millions de dollars, soit plus de quatre milliards de francs CFA impayés jusqu’aujourd’hui encore. C’est pourquoi, beaucoup d’observateurs de la chose politique trouvent inefficace l’idée d’une intervention militaire au Niger, qui va sans doute plonger tout le Sahel dans une guerre sans fin, avec la guerre du terrorisme semant déjà la terreur et le désordre dans cette région plus que trouble.

Que faire pour tirer le Niger d’affaires ?

Fort déjà d’une longue expérience de coups d’Etat, avec une dizaine de tentatives dont 5 réussies, les maîtres du pays du Général Abdourahmane Tiani ont décidé de réagir pour vite trouver les moyens de tourner la page de la crise politique au plus haut sommet de l’Etat et d’amorcer le chantier d’une Transition politique apaisée. C’est de l’honorable Hambali, le Chef de canton de Djoundjou que l’inspiration est venue.

Il a en effet demandé au président Mohamed Bazoum de ne pas laisser son nom s’associer à tout drame sur son pays. Depuis le coup d’Etat du 26 Juillet en effet, la menace d’intervention militaire actée par les instances décisionnelles de la Cédéao contre le Niger divise au-delà des Nigériens les dirigeants africains du continent de part en part et de ceux du monde.

Au Niger, les conséquences des graves sanctions économiques et commerciales ajoutées à la menace d’intervention militaire ont créé une mobilisation, un sentiment de solidarité et d’unité autour de la Nation nigérienne, à telle enseigne que les maîtres du pays s’organisent pour prendre une décision solennelle, à même de dénouer la crise politique au sommet de l’Etat. Certains évoque l’idée de la réhabilitation du conseil de la République, d’autres affirment qu’en vertu de la suspension de la constitution les statuts de la société au plus haut sommet peuvent agir conséquemment pour débloquer le pays, en parlant d’une même voix, en vue d’obtenir la levée des sanctions de la Cédéao.

La solution est donc entendue sous forme d’Accord politique à signer entre les plus hauts maîtres, c’est-à-dire les plus hauts représentants de l’Etat comme les anciens Chefs d’Etat, les anciens présidents de l’Assemblée nationale et les ancien Premiers ministres du pays dans un mystère complet, où l’on évoque la démission (solennelle) du président Mohamed Bazoum et ce, devant des grands témoins dont deux représentants de la Chefferie traditionnelle, deux représentants des Oulémas et deux représentants de la foi chrétienne. La tenue d’une telle conclave de l’instance sociopolitique de la société nigérienne est attendue dans les prochains jours.

MOUSSA NAGANOU

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Author: Mourya Niger