Niger : Coup d’Etat, une mobilisation inédite des citoyens et de la communauté internationale !

Une mobilisation interne exceptionnelle des citoyens

Ce qu’il faut saluer aujourd’hui au Niger est la grande harmonie remarquable entre les mobilisations populaires et les décisions des nouvelles autorités du pays. Ainsi,  avant la prise de toute décision, les nouvelles autorités qu’il s’agisse du niveau local, régional ou national, nous avons toujours remarqué de la part des responsables des entités politiques une invitation préalable à discuter avec les populations pour raffermir leurs décisions. 

Quelque chose qui explique la légitimité, la cohésion, l’adhésion, la force et la fermeté des décisions jusque-là prises. Pour l’instant, nous devrions éviter toute friction sociale, interne, en maintenant cette cohésion, qui pourrait subir fatalement un grand coup par une situation de règlement de comptes avec les multiples dénonciations de nos compatriotes, à tort ou à raison. 

Les dénonciations constituent une situation, qui pourrait bien être prise en charge au moment opportun par les services spécialisés de la Justice. Il faudrait bien que nous économisions nos forces et les diriger vers l’atteinte de nos priorités, au lieu d’ouvrir des fronts inutiles de conflits au niveau interne de notre société. 

Certes, il n’y a jamais de guerre Justice. C’est pourquoi nos dispositions doivent permettre de centrer les diverses menaces de la Cedeao, ses complices et les autres.

Le type de mobilisation au plan externe

Une autre mobilisation se déploie en faveur du Niger au plan externe, pendant que la Cedeao brandit sa menace d’intervention militaire, en plus des batteries de sanctions économiques et commerciales, toute chose qui ne fait qu’empirer la crise sociopolitique et crée un climat de méfiance, ainsi que de défiance à l’égard de l’institution régionale, à cause surtout de la misère dans laquelle celle-ci plonge les populations nigériennes et même celles des pays frontaliers avec le Niger. 

Le comportement radical des dirigeants de la Cedeao a fini par provoquer les effets inverses, consistant à étouffer les populations et les membres de la junte militaire au Niger. Mais cela ne touche en réalité qu’aux populations démunies de tous les pays de la zone Cedeao, y compris le grand voisin du Nigéria, où sept (7) États sont directement touchés, tout comme le Bénin, où les syndicats ont déjà réagi contre les sanctions, qui asphyxient tout le monde. 

Cependant, le Niger bénéficie d’une attention particulière de la part de l’Algérie qui en premier lieu a fait une proposition concrète de sortie de crise politique avec 6 mois de Transition, au moment où les autres ne font que du bruit inutile. Le président du Nigéria et président en exercice de la Cedeao, pour ne pas rester en marge de l’histoire est lui-même vite revenu à la charge, en mettant sur la table une Transition de 9 mois, comme l’avait fait l’actuel médiateur Nigérian de la Cedeao pour le Niger, le Général Abdoulsalami Aboubacar, en son temps en 1998, lors de son putsch au Nigéria. 

Certes, 6 mois ou 9 mois restent inférieurs aux 36 mois annoncés par le Général Abdourahmane Tiani. Il revient maintenant aux forces vives de la nation nigérienne de trouver le modus operandi d’un délai raisonnable pour prendre en charge les défis essentiels sur les plans sociopolitique et économique, en vue de réorienter le Niger sur des bonnes bases,  sur des bases institutionnelles solides.

Le pays du Général Tiani a déjà testé par le passé une transition de courte durée,  mais n’avait pas obtenu les effets escomptés. Or, le Niger n’est plus le même. Il est aujourd’hui un pays pétrolier dont les citoyens veulent rentabiliser le revenu à leur profit exclusivement. Parce que l’avenir, c’est maintenant !

Dr ABOUBAKARY MOUKIMOU MOURANA

Chevalier de l’ordre national du Niger

Commandeur de l’ordre des Palmes académiques du Niger

Grand officier de l’ordre de mérite du Niger et

Observateur de la scène politique nationale  

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Author: Mourya Niger