Niger : Le risque imminent d’une nouvelle guerre des pauvres au Sahel Central !

Le Niger avance-t-il inexorablement vers un embrassement ? Le chaos tant redouté par les populations du fait de l’imminence d’une attaque de la CEDEAO pointe-t-il à l’horizon ? Telles sont quelques questions pertinentes soulevées ça et là par les observateurs avertis de la vie politique au Sahel, face à la menace de l’attaque de la force de la CEDEAO contre le Niger dont les derniers réglages viennent d’être bouclés par des chefs d’état-major présent pendant deux jours au dernier sommet d’Accra.

 Cette rencontre de haut niveau visait à peaufiner la stratégie d’intervention militaire de la CEDEAO par divers états-majors de la CEDEAO en réaffirmant haut et fort la détermination de l’institution sous-régionale à découdre avec les autorités militaires nigériennes qui restent campées sur leurs positions malgré les menaces réitérées par certains dirigeants comme le président Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire.

Ainsi,loin d’assouplir sa position,la CEDEAO n’a fait que confirmer l’option militaire tant redoutée et décriée par les populations de l’Afrique de l’ouest et de certains pays frontaliers au Niger qui y voit dans cette guerre la naissance dramatique d’une nouvelle boîte de Pandore au Sahel à l’instar de la très tristement célèbre guerre livrée par les occidentaux conte la Libye dont les conséquences continuent de pourrir l’existence des populations meurtries par les attaques récurrentes des terroristes et autres bandits de tout acabit.

L’Algérie consciente des dangers inhérents à cette intervention militaire s’est ouvertement opposée à la « folie guerrière » de certains chefs d’États de la CEDEAO. Les voisin Maliens, burkinabè et aussi la Guinée bien qu’étant éloignée du Niger ont menacé de voler au secours du Niger en cas d’attaque assortie aussi d’une menace de se retirer de la CEDEAO.

On avait espéré que trois semaines après le coup d’État du 26 Juillet que les esprits s’apaisent afin que l’option du dialogue largement soutenue par les populations de la sous- région prenne le dessus sur les propos belliqueux assortis très souvent d’une certaine arrogance contre le Niger.

Mais grande fut l’illusion de ces nombreux pacifistes lorsqu’ils apprennent que la CEDEAO après avoir impose des sanctions au Niger vient cette foi ci de franchir un pas décisif dans sa volonté de déloger les militaires au pouvoir et de rétablir le président Mohamed Bazoum à son fauteuil présidentiel.

Selon Abdel-FatauMusah, commissaire de la CEDEAO « le jour J a été décidé » et d’ajouter « on est prêt à y aller. Il n’y aura pas de nouvelle réunion des chefs d’état-major […]. Nous voulons libérer le Niger des militaires au pouvoir pour que ce pays se concentre sur son objectif premier, la lutte contre le terrorisme ».

 L’attitude jusqu’au boutiste de la CEDEAO fait craindre un embrassement au Niger, pays déjà durement frappé par le terrorisme, surtout caractérisé aussi par une cohésion sociale ébranlée par des pratiques politiques à caractère divisionniste.Les faucons sont déjà à l’œuvre et s’attèlent à jeter l’huile sur le feu en cas d’attaque et de détérioration de la situation.

La naissance d’une résistance contre le général AbdourahmaneTiani et ses camarades, conduite par Rhisa AG Boula ancien rebelle trace la voie à une instabilité chronique vécue par le Niger sous l’ère de la rébellion touarègue. La balkanisation du pays de Diori Hamani ferait le jeu des ennemis du pays et le précipiterait dans le chaos.

En cas d’attaque,il faudrait s’attendre à des règlements de comptes à l’interne entre divers groupes sociaux qui affûtent déjà leurs armes.Ainsi,l’on veut transformer le Niger en une nouvelle terre de guerre froide entre les puissances occidentales et l’ennemi Russe qui gagne du terrain, au fur et à mesure de la déconfiture de l’influence française dans le grand Sahara.

Le Général Tiani espère éviter le pire grâce à la capacité de résilience des nigériens et surtout à la riposte de l’armée contre toute aventure militaire de la CEDEAO au Niger.C’est en substance ce qui ressort du message à la Nation de ce Samedi 19 Août de l’homme fort de Niamey qui à travers ses propos présente l’agenda de la junte militaire qui s’étalera au moins sur une période de 3 ans avec comme objectif essentiel d’asseoir une nouvelle République sur de nouvelles basses pour un Niger nouveau.

C’est la capacité du général Tiani et ses hommes à fédérer l’ensemble des nigériens sans surfer sur les clivages qui seront les piliers de la réussite de la transition.C’est pourquoi, l’unité nationale socle de la cohésion sociale devra bénéficier d’une attention particulière de la part des autorités nigériennes afin qu’une partie des nigériens ne les assimile pas aux défenseurs des groupe,d’un clan dont l’intention malsaine est d’assouvir sa soif de revanche.

L’histoire nous apprend que le laxisme des dirigeants qui les amène à céder aux desiderata d’un groupuscule conduit indéniablement à la « balkanisation » de toute une nation qui affronte les défis sans armes parce affaiblie de l’intérieur par les querelles intestines.

ABOUBACAR SOUMAILA

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Author: Mourya Niger