Niger : La CEDEAO jette ses dernières forces dans le dialogue pour sauver la démocratie !

Deux sages du Nigéria volent au secours du Niger !

Décidément, la CEDEAO est déterminée à trouver une issue pacifique à la crise au Niger qui a fait suite au coup d’État du général Abdouramane Tiani, ce 26 Juillet 2023. Après l’Armada de sanctions tombée sur le peuple du Niger assortie d’un ultimatum d’une semaine pour que la junte militaire rétrocède le pouvoir à Mohamed Bazoum, quitte à user d’une intervention militaire pour déloger les putschistes, l’organisation sous régionale mise encore sur les vertus du dialogue.

Pendant que les chefs d’Etat-major de la CEDEAO se réunissent à Abuja pour réfléchir, tracer et peaufiner les contours de l’intervention militaire au Niger, ce Mercredi 2 Août 2023, une délégation des médiateurs de la même organisation régionale (CEDEAO) séjourne à Niamey conduite par l’ancien président du Nigéria, le général Abdulsalami Aboubacar appuyé aussi d’une autre personnalité influente de ce pays, en l’occurrence le Sultan de Sokoto Muhammadu Sa’adu Abubakar. Des choix de la CEDEAO qui ne sont pas fortuits, au regard notamment du passé de médiateur réussi du général Abdulsalami Aboubacar dans les crises politiques au Niger, sous le régime de Mamadou Tandja en 2009 et aussi des liens culturels, voire fraternels très prononcés qui unissent les deux personnalités du pays de Tinubu au pays de Mohamed Bazoum.

On espère ainsi influencer le général Abdouramane Tiani et ses camarades à revenir à de meilleurs sentiments, voire à la raison afin d’éviter au peuple frère du Niger des lendemains incertains et probablement le scénario Tinubu prêt à frapper, en larguant des bombes sur la tête des putschistes pour les ramener ainsi à entendre le langage de la force. Mais sur le terrain, le coup d’État semble consommé et les militaires ont certainement atteint un point de non retour au regard des sorties médiatiques qui empruntent inexorablement le chemin des deux juntes voisines du Mali et du Burkina Faso qui d’ailleurs viennent d’avertir la CEDEAO qu’elle les retrouverait sur son chemin aux côtés de l’armée nigérienne, en cas d’agression contre ce peuple frère.

L’intervention militaire au Niger, une dernière option !

La CEDEAO est à un tournant décisif de son histoire et joue sa crédibilité dans la crise nigérienne qui connaîtra sûrement des avatars dans les semaines à venir. Les chefs des armées quant à eux se donnent trois jours pour sortir un plan d’attaque du Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel, sous le feu vert des Chefs d’Etat de l’institution communautaire.

Malgré les menaces brandies contre les putschistes nigériens, l’intervention militaire sera la dernière option à expérimenter par la CEDEAO pour à la fois redorer son image et rétablir son honneur. Le Nigéria de Tinubu avec lequel le pays de Mohamed Bazoum partage une longue frontière de 1500 km a déjà coupé l’énergie électrique, qui éclaire le Niger à près de 70%, pendant que le principal bailleur des fonds qu’est la France prépare son départ du pays.

Et la France suspend ses aides financières !

Quant à la France, désormais ancienne « amie » du Niger, elle semble avoir capitalisé des expériences du Mali et du Burkina Faso en anticipant très tôt sur l’évacuation de ses ressortissants depuis ce Mardi 1er Août 2023, en mettant plus en vedette la CEDEAO dans ses tractations avec la junte militaire, en espérant ainsi qu’elles aboutiront au moins à la libération du président Mohamed Bazoum et sa famille. Les deux sages du Nigéria veulent peser lourd dans la balance en faveur de la paix pour obtenir la libération du président Mohamed Bazoum, une situation qui préoccupe fortement les forces politiques, instituions et personnalités à l’échelle mondiale.

De l’autre côté, « l’ennemi français » russe est aux aguets et fait déjà un clin d’œil à Niamey par offre des ses services au peuple nigérien, afin d’accélérer sa décolonisation, à l’instar du Mali dont les émissaires sont prêts à aider le Niger à tomber dans l’escarcelle de Moscou. Le Général Salifou Mody a atterri à Bamako ce Mercredi, pour certainement un plongeon à l’école de Vladimir Poutine chez son jeune frère du Mali, le colonel président Assimi Goïta. 

ABOUBACAR SOUMAÏLA

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Author: Mourya Niger