Géopolitique : L’Europe et le Maghreb complices pour renvoyer les migrants à leur triste sort !

L’Afrique devra désormais apprendre à résoudre seule ses problèmes liés à l’émigration de ses filles et fils qui au péril de leur vie cherchent à atteindre l’Eldorado qui se situerait en Europe. C’est la dure leçon qui découle des tractations, des alliances entre l’Occident et certains pays africains comme la Tunisie servant habituellement de passoire aux candidats à l’immigration qui devront très bientôt s’attendre à des farouches résistances, fruits d’une complicité dont la conférence d’Italie en est le triste laboratoire et déclencheur.

Cette conférence qui, rassemble les dirigeants d’une vingtaine de pays, entend promouvoir un nouveau mode de coopération entre pays d’immigration et les pays d’émigration, selon la volonté de  Giorgia Méloni, la Première ministre de l’Italie, une militante de l’extrême droite. Cette coopération devra se calquer sur le modèle de l’accord signé par l’UE avec la Tunisie, en vue d’endiguer le flux migratoire sur le continent européen.

Les décisions et les mesures sont déjà prises ente Bruxelles et Rome qui ont déjà signé la semaine dernière avec le président tunisien un protocole d’accord qui prévoyait une aide européenne substantielle de 105 millions d’euros destinée à empêcher les départs de bateaux de migrants, ainsi que le refus de retours de Tunisiens en situation irrégulière dans l’UE. Ces partenariats pourraient s’étendre à d’autres pays d’Afrique du Nord comme l’Égypte, le Maroc et l’Algérie, en vue d’élargir le « mur anti-migrants » tout au long des frontières entre ces pays et l’Occident, en refoulant de fait les candidats à l’immigration dans leurs propres pays et ainsi renvoyés à leurs propres et tristes sorts.

Ces mesures draconiennes contre les migrants subsahariens ont déjà alerté les ONG comme Sea-Watch qui déplorent que « l’UE et ses Etats-membres continuent de durcir leurs politiques mortelles d’isolement ». Human Rights Watch leur emboîte aussi le pas, en renvoyant l’occident à plus de responsabilité, « l’Europe n’a rien appris de sa complicité dans les abus atroces commis à l’encontre des migrants en Libye ».

On garde encore en mémoire les dérives du président tunisien Kaïs Saïed  jugées racistes à l’égard des subsahariens bénéficiant malgré tout du soutien voire les encouragements de l’Europe, en lui permettant de mieux durcir sa politique anti-immigration. Récemment encore, le 3 Juillet 2023, des centaines de migrants africains ont été chassés de Sfax, deuxième ville du pays servant de  principal point de départ en Tunisie pour l’émigration clandestine.

L’Afrique devra désormais contenir seule la folie suicidaire de ces milliers de jeunes, candidats à l’immigration clandestine en leur assurant plus de sécurité face à l’Occident déterminé à déployer une machine de guerre contre l’immigration, en s’appuyant sur des alliés stratégiques africains comme la Tunisie qui développe déjà une véritable animosité contre les subsahariens. Il est nécessaire pour l’Afrique de nouer un partenariat gagnant-gagnant avec l’Occident afin de créer des projets à même de résorber le chômage, un terreau fertile à ce fléau.

Les politiques de développement en pleine rénovation entre le Nord et le Sud devront se transformer en Co-développement pour prendre en charge les questions migratoires, l’enjeu principal de la coopération entre les pays africains et l’Occident.

ABOUBACAR SOUMAÏLA

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Author: Mourya Niger