Niger : Un plan de sauvegarde pour le Ministère du Plan ?

Le ministère du plan du Niger traverse une crise, à en croire les propos du syndicat des agents qui fustigent la gestion calamiteuse du ministre du Plan Abdou Rabiou. Les agents du dit ministère exigent le débarquement de leur ministre jugé trop partisan et surtout présent sur tous les dossiers.

Une expression qui en dit long sur les pratiques dans ce ministère, où les agents sont avides d’affaires leur permettant d’arrondir leurs fins de mois. Le syndicat prévient les autorités sur un risque énorme, qui pèse sur l’avenir du ministère du plan sous la conduite de M. Abdou Rabiou et entend « informer l’opinion nationale et internationale de leurs craintes par rapport aux menaces qui pèsent sur leur propre devenir et le devenir du ministère du plan ».

Il ressort des griefs émis à l’encontre du ministre Abdou Rabiou qu’il « concentre dans ses mains l’essentiel des dossiers qui peuvent avoir des retombées ou qui sont susceptibles de permettre d’accorder des marchés et ces marchés nous savons, [disent-ils] à qui ils sont attribués ». Loin d’un problème de gestion administrative, les agents du ministère du plan révèlent ici que des pratiques jadis sous leur contrôle sont désormais passées entre les mains de leur ministre, en leur faisant perdre du coup les avantages substantiels en lien avec l’attribution des marchés.

Ce n’est nullement pas dans ce cas, l’intérêt de la nation nigérienne qui est en danger, mais plutôt les intérêts égoïstes de quelques agents qui par leurs propres propos révèlent l’existence des pratiques mafieuses et peu orthodoxes qui ont cours dans ce ministère. Heureusement que toute crise révèle en son sein des bénéfices cachés comme ceux que vit le ministère du plan, si bien entendu les autorités nigériennes soucieuses d’assainir les pratiques néfastes au sein des institutions saisissent cette opportunité pour mener une lutte contre de telles dérives qui émanent où non du ministre ou de quelques agents de peu de foi.

Vivement donc un plan de sauvegarde pour le ministère du plan, édifice essentiel de la construction d’une Nation. D’autant que la planification est un outil voire le pilier essentiel de gouvernance censée orienter les stratégies de développement sur lesquelles se repose au Niger l’ambitieux programme de la Renaissance acte III et assorti du plan de développement économique et social 2022-2026, gracieusement financé récemment jusqu’à hauteur de 45 milliards d’Euros par la Table Ronde de Paris.

Laisser un tel outil hautement stratégique de la gouvernance en proie aux querelles intestines de ses agents sans prendre des mesures fortes serait compromettre l’ambition de la Renaissance du Niger.

MOUSSA NAGANOU

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Author: Mourya Niger