Russie-Ukraine : De la médiation Africaine à la construction d’un bloc !

Le monde connait d’énormes mutations et les Etats avertis se projettent dans l’avenir en nouant des nouveaux partenariats. C’est un impératif pour tous les Etats responsables soucieux du devenir de leur nation, tant les intérêts des peuples sont aujourd’hui imbriqués et se jouent au cœur de ces nouvelles réalités géopolitiques, qui englobent tous les continents et diffusent leurs effets fastes ou néfastes dans tous les pays contraints de tenir compte des chocs erratiques exogènes.

Au cœur de ces bouleversements, le continent africain commence heureusement à prendre conscience du rôle qu’il doit jouer et surtout des réactions appropriées à préparer afin de mieux s’armer face à d’autres pays, voire d’autres blocs d’intérêts de ce monde qui ont déjà anticipé des stratégies adéquates pour mieux faire face aux nouveaux enjeux qui s’imposent fatalement à eux.

C’est pourquoi, l’Afrique à travers les BRICS, un acronyme pour désigner un groupe de cinq pays qui se réunissent depuis 2011 en sommets annuels. Ce nouveau bloc constitué de pays émergents dont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud est né pour faire contre poids aux blocs déjà existants de l’Europe et de l’Amérique, en vue de mieux défendre leurs intérêts.

Aujourd’hui, face à la nouvelle configuration du monde marquée essentiellement par l’offensive Russe notamment en Afrique, l’Occident est contraint de développer de nouvelles stratégies de reconquête voire de préservation de ses intérêts. Heureusement, que certains dirigeants africains ont appris qu’il ne faut compter que sur leurs propres forces, grâce à la mutualisation des ressources, car faire cavalier seul est une aventure périlleuse voire suicidaire.

C’est ce que tente de faire les dirigeants africains de retour de leur médiation en Ukraine et en Russie par le renforcement du bloc déjà existant qu’est le BRICS. Ces dirigeants ont décidé d’élargir ce bloc pour l’étendre davantage à d’autres pays africains, ce qui renforcerait du coup le noyau de départ et les propulserait sur la scène internationale grâce à une voix plus audible, plus forte, plus imposante.

Aussi, la rencontre des BRICS en octobre 2023 en Afrique du Sud ferait la part belle à Moscou, en exigeant que le mandat d’arrêt international contre Vladimir Poutine soit levé provisoirement pour que le président russe atterrisse à Pretoria, sans inquiétudes. Ce sera pour le continent africain une réelle opportunité d’afficher à la face du monde ses nouveaux alliés à même de l’aider à porter haut la voix de l’Afrique, contraignant ainsi l’Occident en particulier de tenir compte des préoccupations des africains, grâce à un leadership plus responsable.

On aura certainement un bloc renforcé, décomplexé face à ses anciens maîtres notamment la France dont l’intérêt du président Macron s’est ouvertement affiché en faveur de sa présence à ce sommet. Le nouvel ordre mondial a l’avantage de réveiller les pays africains, jadis tombés dans la léthargie tout en ramenant les anciens maîtres à de meilleurs sentiments, en les amenant à comprendre qu’il est désormais compromettant de dormir sur ses lauriers.

ABOUBACAR SOUMAÏLA

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Author: Mourya Niger