L’Afrique peut encore pousser un véritable Ouf de soulagement après la prolongation des Accords sur les céréales dans la crise Russo-ukrainienne. La guerre Russo-ukrainienne est déclenchée suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Les navires de guerre ont été bloqué tous dans les ports ukrainiens, emprisonnant environ 20 millions de tonnes de céréales.
Les conséquences sont dévastatrices pour les prix mondiaux des denrées alimentaires qui ont atteint des proportions inégalées d’inquiétudes. Les approvisionnements alimentaires ont pris un coup dur surtout dans les pays à forte dépendance vis à vis des céréales en particulier dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique dont la forte dépendance à l’égard des céréales ukrainiennes, ont connu une inflation et l’ONU indique que les prix des aliments de base ont augmenté de 30 % en moyenne dans ces régions.
D’où la nécessité de trouver un compromis pour amortir les flambées de prix des céréales en permettant à l’Ukraine d’exporter ses millions de tonnes de denrées alimentaires stockées pendant cette guerre aux conséquences planétaires. L’Ukraine est reconnue mondialement dans l’exportation de tournesol, de blé, d’orge et de maïs.
Cet accord qui sauve en particulier les pays africains fait suite à la demande de la Russie aux pays occidentaux afin que ces derniers acceptent d’assouplir leurs sanctions en échange de son renouvellement. Ce qui permette à l’Ukraine d’exporter des céréales via la mer Noire pendant 60 jours.
La guerre Russo-ukrainienne à l’instar de tout conflit peut être révélatrice de nombreuses lacunes et failles dans les différents domaines clés pour les États. Elle a surtout révélé la faiblesse des pays africains fortement dépendants des céréales des deux pays belligérants, notamment l’Ukraine et la Russie.
C’est un véritable constat d’échec pour toute l’Afrique qui regorge des terres cultivables et des forêts tropicales qui pourraient nourrir tous les africains et même le reste du monde. L’Afrique recèle des régions en République démocratique du Congo, en Guinée Conakry, au Soudan et dans plusieurs autres pays considérées comme des scandales géologiques, tant par la présence des minéraux que par des végétations abondantes.
Et pourtant, la survie aujourd’hui de l’Afrique dépend de ces accords entre la Russie et l’Ukraine, témoignant ainsi de l’incapacité des gouvernants à atteindre l’autosuffisance alimentaire de leur peuple et ce surtout après plus de soixante ans d’indépendance. Au delà de cette piètre performance des États africains à nourrir leurs populations, c’est aussi la belle leçon d’intelligence des conflits que vient d’enseigner l’occident qui est toujours portée sur la défense de ses intérêts, en sachant sauvegarder par des accords, le minimum en faveur de leurs populations.
A contrario, en Afrique à l’instar de la folle guerre entre les généraux soudanais, ces derniers ont été incapables de préserver leurs populations, malgré les multiples demandes de trêve émanant de la communauté internationale. Aujourd’hui, la « nudité » de la faiblesse des africains est apparue au grand jour, suite au blocus des céréales en Ukraine, c’est une preuve émouvante que les problèmes des africains trouvent avant tout leurs racines chez les africains eux-mêmes.
ABOUBACAR SOUMAÏLA